« Avant eux, les guitaristes du flamenco passaient inaperçus, accompagnateurs anonymes des chanteurs et danseurs[88] Â»[89]. La « collection officielle des transcriptions de l'œuvre de Paco de Lucía Â», composée de six livrets dont le contenu est certifié par Paco et rédigé en espagnol, français et anglais, permet d'apprécier le travail du guitariste au cours de ses décennies d'exploration musicale, avec des titres extraits d'albums emblématiques du parcours de l'artiste tels que La fabulosa guitarra de Paco de Lucía (1967), Fuente y caudal (1973) et Zyryab (1990)[204],[205]. Ayant inscrit son nom au sommet des palmarès de tous les prix prestigieux, il intervient désormais comme maître reconnu de la guitare. Aucun membre de la famille Varela Ampuero n'assista à la cérémonie[129]. Nous étions très créatifs et avions de grands rêves. Après l'effondrement du nazisme en 1945, la dictature instaurée par Franco réaffirme son anticommunisme, et rejoint le camp occidental alors que s'ouvre la période de guerre froide. En 1975, Paco de Lucía se produit avec son frère Ramón en concert au prestigieux Théâtre royal de Madrid, c'est le premier artiste de flamenco à accéder à cette salle[B 31] habituellement plutôt réservée à la musique classique. Fort heureusement, cette fois Paco se remit vite de ses blessures[132]. En 1983, il apparaît à l'écran comme acteur, dans le rôle d'un musicien de flamenco, dans le film Carmen de Carlos Saura[208]. Mais l'expérimentation musicale était l'objectif, et Paco est resté maître du jeu, assez loin de toute visée commerciale ou iconoclaste. Selon les flamencologues Donn E. Pohren et Diana Pérez Custodio, cette production discographique relève davantage de la volonté du père des deux artistes de tirer un bénéfice financier du talent de ses fils[B 26] et des impératifs commerciaux de leurs maisons de disques que d'un véritable projet artistique[B 27],[23]. La dernière modification de cette page a été faite le 18 février 2021 à 12:14. Le portrait du guitariste, réalisé sous la direction du documentariste allemand Michael Meert et intitulé Paco de Lucía, Light And Shade (« Paco de Lucía, Lumière et Ombre Â»), sort en 1994[207],[208]. Le travail acharné que fournit Paco, tout au long d'un apprentissage étroitement encadré par son père, finit par payer. De l'autre côté, cette évolution du style guitaristique flamenco est entrée en résonance, et même en confluence chez Sabicas et Paco[72], avec une autre lignée, celle qui empruntait de plus en plus de traits et de techniques, d'éléments mélodiques à la guitare classique espagnole[73], et qui fut illustrée d'abord par Miguel Borrull (1866-1926, élève du compositeur espagnol, père de la guitare classique moderne, Francisco Tárrega)[74], puis par les Montoya : Ramón Montoya[75] (1879-1949), un des premiers « concertistes classiques Â», seul en scène, de la guitare flamenca[76], lui-même inspiré par Miguel Llobet l'un des guitaristes classiques les plus notoires de son temps[77] ; puis son neveu Carlos Montoya (1903-1993) et Niño Ricardo[78]. Paco fait aussi assez souvent appel à des claviers (surtout piano, mais aussi orgue électronique, synthétiseur, tenus encore parfois par l'harmoniciste Antonio Serrano), même s'il n'y en eut pas d'attitré dans son sextet. Pierre tombale de Paco de Lucía au vieux cimetière d'Algésiras. Paco de Lucía a repris l'ensemble de ces éléments et de ces acquis de son aîné, en les accentuant[88]. Sa rencontre avec son compatriote Carlos Saura se traduit par une première collaboration, en 1983, en tant que compositeur et acteur, pour le film Carmen, primé au festival de Cannes 1983[B 67],[188],[189]. Paco Rabanne intègre dans ses collections du tissu effrangé, lacéré ou retissé, transforme les mouchoirs de Cholet, les foulards en robes ou les chaussettes en manches de pull-overs. Nous étions très créatifs et avions de grands rêves. En ce qui concerne la qualité de ses compositions, à l'évidence Paco de Lucía s'est inspiré de l'exigence de cohérence manifestée avant lui par Sabicas, car elles présentent toutes un caractère fortement structuré, voire architecturé, mais avec en plus une ambition orchestrale, car ses arrangements incluent de nombreux instruments inaccoutumés dans le flamenco[B 20], comme dans Zyryab (en hommage à la grande figure du même nom de la musique arabo-andalouse au IXe siècle)[126]. On pourrait presque dire, à la suite de l'écrivain espagnol José Manuel Caballero Bonald, qu'au-delà même de la virtuosité, Paco de Lucía faisait preuve d'un véritable « virtuosisme énigmatique[35] Â» littéralement enflammé de duende. Paco de Lucía a porté à son plus haut niveau d'incandescence cette synthèse que Sabicas, après les Montoya et Niño Ricardo, avait réussi à établir pour asseoir la place de la guitare dans la scénographie culturelle et historique du flamenco : au centre, mais solitaire. En effet, l'improvisation flamenco a ses codes propres. D'abord, la plupart des musiques latines et latino-américaines, mais aussi le jazz, le jazz-rock, le latin-rock, la pop musique, les musiques arabe et indienne. » Mais, par cette initiative risquée[B 36], « il ravive la polémique du divorce consommé entre le monde classique et le flamenco[B 38]. Malgré le rayonnement international que Paco de Lucía a donné à sa musique, malgré sa maîtrise de la guitare flamenca dans toute sa dimension traditionnelle, ces puristes ne lui ont jamais pardonné ses ouvertures (au jazz notamment) et estiment qu’il a « trahi Â» les racines idiomatiques du flamenco originel. Lors de ces tournées, qui occupent désormais la majeure partie de son temps, il rencontre des musiciens fameux venus d'horizons divers. Il se lance dans la création de modèles pour le cinéma. De 1979 à 1988, la saga Parfums signée Paco Rabanne rencontre rapidement un succès international. » à quoi celui-ci répondit : « On peut toujours éviter le ridicule, la mort non : elle est inévitable... Voyons, mais il y a pire, c'est une mort ridicule. Comme tout instrumentiste désireux de faire carrière, Paco de Lucia participe à des concours musicaux. Pour le musicologue Guillermo Castro Buendía, « il réalise là une importante version dans laquelle est mis en évidence l'aspect rythmique de la composition de Joaquín Rodrigo, en général négligé dans les mains d'autres guitaristes[B 38]. Octobre 1966, il s'installe au 33, rue Bergère dans un décor de tubulures d'acier et murs noirs. Adolescent, il reçoit, en 1962, le prix spécial du concours d'art flamenco organisé par la ville andalouse de Jerez de la Frontera[B 65]. S'ouvrent alors à lui d'autres horizons musicaux. Son deuxième album en solo, Fantasía flamenca de Paco de Lucía, a dévoilé son art du silence pour nuancer l'émotion qu'il souhaitait transmettre, et la clarté de ses rapides trémolos[B 50]. Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. En 1971, Paco de Lucía fait un caméo dans le western Un colt pour trois salopards de Burt Kennedy. El entrenador del Levante, Paco López, ha lamentado este lunes la trágica muerte del futbolista uruguayo Franco Acosta, a quien dirigió en el filial del Villarreal entre marzo de 2015 y junio de 2017. Il affirme notamment avoir eu plusieurs vies (dont celle d'une prostituée du temps de Louis XV), avoir côtoyé Jésus dans une vie antérieure, avoir vu Dieu à trois reprises, avoir reçu la visite d'extraterrestres, avoir assassiné Toutankhamon[8] et avoir 75 000 ans[9]. On peut encore citer la douceur lyrique de sa longue introduction à la guitare pour le thème Moraíto Siempre, un hommage à son ami guitariste Moraíto Chico qui clôt avec une bulería aux allures de requiem le premier disque de son album Paco de Lucía en vivo (conciertos live in Spain 2010). Dès son plus jeune âge, l'environnement de Paco de Lucía est donc favorable à l'apprentissage du flamenco, tout d'abord par son père, qui lui donne ses premières leçons dès l'âge de cinq ans[3] et lui impose bientôt de travailler douze heures par jour, seul ou en compagnie de ses frères Pepe et Antonio[B 12],[B 13]. Sa reconnaissance est attestée par les nombreux prix et distinctions qui lui ont été décernés, dont le prix Prince des Asturies des arts, le plus prestigieux d'Espagne, et la médaille d'or du mérite des beaux-arts. ». Bien qu'ayant plutôt des idées de gauche, il ne s'engagea pas dans la politique, d'une certaine manière par honnêteté intellectuelle comme il l'explique : « j’ai été de gauche jusqu’à deux millions de pesetas […] après je n’ai plus jamais dit que j’étais de gauche Â»[118]. En 1969, il signe un partenariat avec l'entreprise Puig et lance un premier parfum, « Calandre Â», qui lui apportent un certain succès. Dans la même émission, le journaliste Jesús Quintero demanda à Paco : « Que craignez-vous le plus, la mort ou le ridicule ? 1983 : Al Di Meola, John McLaughlin & Paco de Lucía. Salaam Bombay !, film réalisé par Mira Nair qu'il coproduit et qui obtient la Caméra d'or au festival de Cannes 1988. On pourrait peut-être citer encore trois albums qui ont marqué une date et furent particulièrement remarqués par le public et les critiques : Fuente y caudal en 1973, record de vente qui signe le début de son essor international[119] ; ensuite l'album en public Friday Night in San Francisco, sorti en 1981 à l'issue d'une tournée mondiale avec John McLaughlin et Al di Meola, et qui est, à ce jour, l'une des meilleures ventes de disques dans l'histoire de la guitare instrumentale[2], puisqu'il s'en est vendu plus d'un million d'exemplaires[120] ; enfin Cositas Buenas en 2004, dernier album de création publié de son vivant et le plus récompensé de tous. En 2013 est lancé le parfum Invictus et en mai 2015 le parfum féminin Olympéa. Entre 1976 à 1989, décidément intéressé par la mode masculine, il lance une ligne de prêt-à-porter masculin. Paco confesse que cette phrase de Sabicas fut pour lui une révélation qui a changé sa vie, et qu'il raconte ainsi : « Alors que je jouais pour lui [Sabicas], il me disait : « Joue-moi ci, joue-moi ça, joue-moi une soleá, une taranta ! Dans ce disque, les expérimentations d'Iturralde et Paco s’éloignent de leurs compositions précédentes, et de celles, antérieures de près d’une décennie, de Miles Davis qui s'inscrivaient en fait dans une démarche-sœur de celle d'Iturralde et de Paco, mais inverse pourrait-on dire de fusion jazz-flamenco : car Miles partait du jazz pour approcher « de l'extérieur Â» l'esthétique et les constantes du flamenco[30] : ce sont, en 1959, les Flamenco sketches qui closent l'album Kind of Blue — le thème et l’album ont un grand retentissement dans l'univers du jazz, en raison des improvisations modales proposées par Miles et Bill Evans, mais aussi des solos de John Coltrane dont la couleur flamenca est bien plus qu'un décor â€”, immédiatement suivis, en 1960, par les Sketches of Spain[31], arrangés ou composés par Gil Evans, et qui montrent la version de Miles du Concerto d'Aranjuez, et des titres évocateurs du flamenco : Saeta et Solea. », « J'ai eu de la facilité dès le début, j'ai de bonnes mains pour ça, c'est tout. Il faut toujours la garder présente à l'esprit. Paco has 6 jobs listed on their profile. La contribution musicale de Paco lui vaut, en 1985, une nomination au British Academy Film Awards, aux côtés de Mike Oldfield, Ry Cooder, et Ennio Morricone, ce dernier remportant le prix pour la bande-son d'Il était une fois en Amérique de Sergio Leone[190],[186]. Leur détermination et leur amour fou étaient tels, néanmoins, qu'ils passèrent outre le refus catégorique de la famille de Casilda, qui provenait surtout de sa mère (issue de la grande bourgeoisie basque), car son père, le général franquiste et marquis de San Fernando, était mort en 1951[129]. Ne lisant pas le solfège, Paco s'était isolé pendant une vingtaine de jours pour parvenir à déchiffrer la partition à l'aide d'un manuel de musique[B 37]. Dans les années 2000, il est honoré de plusieurs prix : le prix Pastora Pavón, instauré par le gouvernement d'Andalousie à la mémoire de « La Niña de los Peines Â»[144], et une distinction honorifique de la Société générale des auteurs et éditeurs d'Espagne, en 2002, le prix du meilleur album de flamenco pour Cositas Buenas aux Latin Grammy Awards de 2004[145], le prix Prince des Asturies des arts, la même année[119],[B 20], le prix de l'album Latin Jazz de l'année pour Cositas Buenas aux Prix Billboard de musique latine 2005[146]. — Extrait traduit de l'article d'Enrique Planas dans le journal El Comercio du 26 février 2014, entretien du 6 octobre 2013[38]. Au cours des années 1970, il se produit avec un succès grandissant dans toute l'Europe, en Amérique du Nord et au Japon[B 32]. Une compilation intitulée Nueva Integral, parue chez Universal en 2010, comprend 27 disques[16],[151]. Au départ, j'avais enregistré une voix témoin sur le titre dédié à Camarón, l'idée étant de faire appel à un vrai cantaor de flamenco. 1981 : Al Di Meola, John McLaughlin et Paco de Lucía, 1978 : Dolores (groupe de jazz-rock des années 1970, fondé par. Paco de Lucía[N 1] est né dans le quartier de La Fuentenueva (rue San Francisco) et a vécu enfant dès l’âge de cinq ans dans le quartier de La Bajadilla (rue Barcelone) du port andalou d’Algésiras, une des deux communes les plus au sud de la péninsule Ibérique, juste à l’ouest de Gibraltar[B 1]. Il a ainsi employé de nouveaux accords, de nouvelles suites harmoniques, mais aussi des ruptures dans ces suites harmoniques (empruntées au jazz et au blues), inhabituelles dans le paysage sonore et les harmonies du flamenco. Dans les années 1950, la culture espagnole, marquée par le conservatisme et le nationalisme du régime franquiste depuis la guerre civile d'Espagne de 1936, s'expose de nouveau aux influences extérieures, notamment américaines[17]. Emilio de Diego, le guitariste d'Antonio Gades et compagnon de Paco (propos rapportés par José Manuel Gamboa), émet l'hypothèse que Paco avait volontairement joué sur l'ambiguïté de ses paroles apparemment anodines et plaisantes, donc impossibles à censurer, pour lancer un message politique subliminal[131]. Ce que Miguel Mora complète ainsi dans le journal El País du 27 février 2014 : « Loin de la scène, celui qui était le Prince des Asturies des Arts 2004, prix décerné pour la première et seule fois de l’histoire à un artiste de flamenco, était un homme timide, farceur gentil, anarchique et simple[48]. ». Cependant, il prétend avoir eu une apparition de la Vierge lui intimant de continuer les prédictions[12]. Paco Rabanne, pseudonyme de Francisco Rabaneda y Cuervo, né le 18 février 1934 à Pasaia (province du Guipuscoa, Espagne), est un grand couturier et parfumier espagnol.. Il a marqué l'univers de la mode dans les années 1960.Dans les années 1990, il s'est également illustré dans les médias par son excentricité et à travers des prédictions (s'étant révélées fausses) et le ��� Le public est plus impressionné par la rapidité de l'exécution que par le sentiment que je cherche à transmettre. Ceci ne s'était quasiment jamais fait dans le flamenco, à l'exception de quelques tentatives isolées de contemporains, par exemple Esteban de Sanlúcar (1910-1989), dans des créations comme Mantilla de feria (« Mantille de fête Â») ou Panaderos flamencos (« Boulangers flamencos Â»). », « Pour beaucoup d'amateurs de guitare, en particulier ceux qui l'ont découvert aux côtés de, « j’ai été de gauche jusqu’à deux millions de pesetas […] après je n’ai plus jamais dit que j’étais de gauche Â», La hora de... la guitarra de Paco de Lucía, « la gauche pense et la droite exécute Â», « Que craignez-vous le plus, la mort ou le ridicule ? Le disque devient en peu de mois numéro un des ventes en Espagne[34]. Mais ceci provoquait aussi en lui une anxiété et une pression permanente, parce qu'en général il n'était jamais content de ses enregistrements ni de ses concerts, malgré leur succès. 1), son ami Camarón (dans l'album Luzia), ou le charme du quartier de la Viña à Cadix dans Barrio la Viña (album El duende flamenco, 1972), ou de Triana, le quartier gitan de Séville dans Gitanos Trianeros (La fabulosa guitarra de Paco de Lucía, 1967), ou encore dans Mantilla de feria (d'Esteban de Sanlúcar, dans l'album Fantasía flamenca de Paco de Lucía, 1969). Ces larmes de ma mère parce qu'elle n'avait pas de quoi manger ont été pour moi la motivation la plus forte. ». Sa mère est originaire du village de Montinho[B 3], pas très loin de la ville de Castro Marim (nom d’un autre album en 1981) au Sud du Portugal, et tout proche de la frontière espagnole. Cet album sera d'ailleurs primé aux 15e Latin Grammy Awards de 2014. », néanmoins « le magnétisme de l'artiste espagnol [...] et de superbes images d'archives sauvent un documentaire hagiographique conçu par sa famille Â»[47]. […] Dans les années 1960, ses travaux (ou parutions) avec ses frères Pepe de Lucía et Ramón de Algeciras et, surtout, le retentissement que connut la paire qu'il a formée avec Camarón de la Isla, ont totalement bouleversé la manière de voir, interpréter et écouter le flamenco. Cuando a los doce años comenzó a subirse a los escenarios en su Algeciras natal, Francisco Sánchez Gómez no era más que un niño extremadamente estudioso con un solo objetivo en su vida: ser un gran guitarrista flamenco. « J'ai passé plus de six mois à voyager, or pour composer tu dois réellement passer des heures dans une chambre sans rien qui te perturbe, seul, centré sur ce disque. »[217]. Dès sa première création artistique en solo, La fabulosa guitarra de Paco de Lucía, il a démontré non seulement sa maîtrise du rythme et du contrepoint, mais surtout sa vélocité dans l'exécution d'alzapúas et de picados[B 50],[91]. Le flamencologue américain Donn E. Pohren considère même que le père a conçu très tôt pour ses enfants un grand projet de carrière artistique, à son sens plus lucrative que les travaux subalternes dans lesquels il s’épuisait le jour tout en vivant chichement[B 11]. En 1995, il habille la chanteuse et comédienne Hélène, pour sa tournée Hélène 95. Februar 2014 in Cancún, Mexiko). Pour plusieurs de ces pièces, sa tendresse est particulièrement sensible dans la délicatesse de son jeu de trémolo, comme dans Solera ou Plaza de San Juan (Fuente y caudal, 1973), ou dans Mi niño Curro, dans Callejón del Muro, et dans Gloria al Niño Ricardo (les trois dans l'album Siroco, 1987) ; ou encore dans la bulería Río de la Miel qui ouvre l'album Luzia « sur un trémolo à la fois innovant et poignant Â» (Guillermo Castro Buendía[B 43]). Son corps est rapatrié en Espagne, et enterré au vieux cimetière d'Algésiras, patio de San José, où reposent aussi ses parents[56]. Cela permet de jouer des mélodies et des accords jusque-là impossibles[88],[89],[B 49]. ¡Ay infeliz! Parfaitement complémentaires, nous improvisions des nuits entières [en échangeant les rôles]. Lorsque, dans les années 1960, Paco a fait son entrée sur la scène de la musique flamenco, les techniques distinctives de la guitare flamenca étaient déjà fermement établies. Les accessoires (bijoux, coiffes et chaussures) sont traités comme de véritables œuvres à part entières. Elle avait toujours comme une anxiété, une angoisse, du fait qu'il n'y avait pas d'argent. », Paco de Lucía y su importancia histórica, « considéré comme le plus universel des artistes flamenco, son style a fait école parmi les plus jeunes générations et son art est devenu un des meilleurs ambassadeurs de la culture espagnole à travers le monde Â», « tout ce qui peut s'exprimer avec les six cordes d'une guitare peut sortir de ses mains, qui s'animent avec l'émouvante profondeur de la sensibilité Â», « Paco de Lucía a dépassé les frontières et les styles, pour devenir un musicien de dimension universelle. Nul doute que la démarche de Miles Davis a influencé Iturralde et Paco dans leurs projets ultérieurs de fusion flamenco-jazz-rock. Le 13 décembre 1976, il fut agressé par une bande d'une dizaine de partisans du franquisme exaltés, interprétant certains termes d'une de ses interview à la télévision comme une allusion politique anti-fasciste alors que Franco venait de mourir le 20 novembre 1975[130]. Par-là se profile le prodige de parvenir là où personne n’est jamais allé, à une situation limite où la nouveauté n’a d’égale que la clairvoyance. Paco López y el Levante han trasladado su "más sentido pésame" a los familiares y allegados de Acosta y han lamentado su "dura pérdida". Ce qui a influencé ma façon de jouer. », « Alors comme ça, toi, tu dis que la droite exécute ? Pepe y gagne le premier prix du chant pour ses malagueñas, et Paco pour sa part, trop jeune pour être dans la catégorie générale, remporte le prix spécial, ou prix Javier Molina, créé ex professo tout exprès pour lui[B 19]. Jouer de la guitare pour Paco de Lucía cela consistait à mettre à nu l’intimité. L'accueil réservé à ses compositions personnelles dans le milieu du flamenco et le succès de ses concerts font que son talent et sa technique instrumentale commencent à être plus largement reconnus. Dans l’interview d'El Comercio déjà citée, Paco de Lucia témoigne que, de son propre aveu, il n'a jamais oublié les souffrances de son enfance modeste qui ont forgé sa détermination et sa « conscience professionnelle Â», mais qui l'ont aussi rendu sensible à la souffrance des autres : « J'ai tellement souffert enfant d'être un garçon un peu gros, que je n'avais vraiment pas envie de le montrer. En 1984, le britannique Stephen Frears fait appel au guitariste de flamenco pour son long métrage The Hit. Il introduira parfois aussi dans sa musique d'autres instruments à cordes pincées comme la mandoline, tenue aussi par Carles Benavent, et, plus rarement, l'oud ou le sitar. Entre 1999 et 2009, il prend sa retraite du secteur de la haute couture mais reste en prêt-à-porter. La technique guitaristique de Paco de Lucía est restituée par différents experts de l'instrument dans deux séries de partitions. Il est réputé pour travailler des matériaux qui viennent des domaines les plus éloignés de ceux qui sont traditionnellement utilisés. En somme, les débuts de sa carrière, le sommet de ses tournées mondiales, et le couronnement de sa dernière partie. Comme à la guerre. L'instrumentiste d'Algésiras a aussi innové de sa main gauche, du côté du manche de la guitare, dans la pratique du glissando et des tirés de cordes[90]. Tout le reste est silence. Il a exploré à fond ces ouvertures sans jamais oublier son univers musical d'origine : il a continué à composer et enregistrer des albums plus nettement flamencos, et a partagé ses tournées dans le monde entier entre ses collaborations jazz et les tournées de son sextet de flamenco. Pour lui, c'était l'inverse. La seule chose commune, entre moi et tous ces gens, c’est l’impression de ne rien savoir[118]. Puis il propose : « […] à la rigueur Siroco [1987] ou Zyryab [1990] ; le dernier en direct aussi [Conciertos España 2010], je crois que c'est un bon disque. » Alors j'ai décidé d'être un musicien de vérité. La fratrie est composée de María Luisa, l’aînée et unique sœur (née en 1935)[B 4], puis Ramón (né en 1938)[B 5], Antonio junior (né en 1942)[B 6], Pepe (diminutif de José, né en 1945)[B 7] et enfin Paco (diminutif de Francisco, né en 1947)[B 8]. Et puis, alors que dans la guitare flamenca, très percussive, les notes sont courtes, je cherche à les prolonger en anticipant sur le temps.